La transition dans les couches limites supersoniques peut se produire suivant une grande variété de mécanismes. Une transition modale peut se produire, par exemple via des ondes obliques, visco-inertielles, ou pour des nombre de Mach de l'ordre de 4 via des ondes acoustiques instables. Une transition non-modale est également possible sous forme d'un mécanisme de by-pass. Tous ces phénomènes sont complexifiés par des excitations extérieures telles que la turbulence externe ou les rugosités de paroi. Le chemin à la transition peut donc suivre une croissance exponentielle associée aux ondes visco-inertielles ou acoustiques, ou bien une croissance algébrique associée aux perturbations non modales. Enfin des interactions non-linéaires d'instabilités modales peuvent activer un mécanisme de croissance non-modal. Les chemins de croissance vont également dépendre de l'écoulement amont, de la turbulence extérieure couche limite, de la courbure et des rugosités de paroi. L'objectif du post-doc est d'explorer et de clarifier les modes de sélection de ces chemins à la transition. Pour cela nous nous appuierons sur des simulations directes (DNS) que nous analyserons et que nous confronterons à des analyses aux valeurs propres (resolvent form), avec des études de la sensibilité de la rugosité, de la réceptivité aux ondes acoustiques externes, sur la transition. Dans un deuxième temps nous établirons des conditions de paroi qui miment le comportement des rugosités de paroi et qui pourront être utilisées en DNS. Enfin les efforts de modélisation porteront sur la mise au point de modèles de transitions représentatifs sur parois courbes et rugueuses en utilisant les données produites dans les deux premières étapes. Ce post-doctorat sera effectué dans le cadre du Projet Région Nouvelle-Aquitaine 2018 «Transition by-pass et interaction choc couche limite par DNS », en étroite collaboration dans l'équipe Turbulence et Aérodynamique du laboratoire Pprime.